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Avec des défis croissants en matière d'accès aux soins, de coordination des acteurs et de développement de la prévention, les professionnels de santé libéraux jouent un rôle crucial dans la transformation du système de santé français. Ces évolutions sont portées par des initiatives politiques visant à décloisonner les hôpitaux et les professionnels de santé, à déléguer des tâches en raison de la pénurie de médecins, et à développer des Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP), avec un objectif ambitieux de 4 000 structures d'ici 2027.
Le décloisonnement des hôpitaux et des professionnels de santé est une priorité pour améliorer la prise en charge des patients, tout comme la délégation des tâches, rendue nécessaire par la pénurie de médecins. Elle permet de mieux utiliser les compétences des différents professionnels de santé. Ainsi, les Maisons de Santé Pluridisciplinaires, où plusieurs professionnels de santé libéraux collaborent, favorisent une prise en charge globale et coordonnée des patients.
La coordination et la transmission de l'information entre les professionnels de santé sont essentielles. Les réunions de coordination, bien que chronophages, sont cruciales pour une prise en charge optimale des patients. Ainsi, l'utilisation d'un logiciel commun permet de faciliter la transmission des informations. Par exemple, l'intégration des transmissions des infirmières directement dans le dossier du patient aide à gérer les soins non programmés de manière efficace.
Le programme Ségur de la santé numérique est une initiative clé pour améliorer la coordination des soins. Il finance la mise à jour des logiciels professionnels pour que chaque document clé alimente "Mon espace santé", une plateforme qui remplace l'ancien dossier médical partagé (DMP).
Avec 68 millions de profils créés et 12 millions d'utilisateurs réguliers, "Mon espace santé" vise à faciliter l'accès aux informations de santé pour les patients et les professionnels. La sécurité des données y est évidemment primordiale, avec des mécanismes pour vérifier l'identité des patients, tels que l'INS, et des professionnels de santé.
Les expérimentations Article 51, comme le dispositif PEPS (Paiement en Équipe de Professionnels de Santé), testent de nouveaux modes de pratique en équipe et de prise en charge populationnelle. Par exemple, au centre de santé municipal de Malakoff, les médecins ne sont plus rémunérés à l'acte mais au forfait, ce qui permet d'organiser des réunions et de déléguer des tâches de manière plus flexible. Cette approche modifie la dynamique de travail et améliore la prise en charge des patients.
Pour que ces nouvelles initiatives soient efficaces, il est crucial d'accompagner et de former les professionnels de santé libéraux à l'utilisation des nouveaux services numériques pour qu'ils tirent pleinement parti de ces nouvelles opportunités.
Pour en savoir plus sur l'appropriation de l'Article 51 par les centres de santé, consultez l'article de l'IRDESS.
Par ailleurs, le label e-santé doit être réformé pour s'adapter aux évolutions récentes et à la préparation au droit commun. Des outils pour évaluer la satisfaction des patients et pour le pilotage et l'approche populationnelle doivent être développés.
Les évolutions actuelles du système de santé français, portées par le numérique et les structures pluridisciplinaires, visent à améliorer la coordination des soins et l'accès aux informations de santé. Le programme Ségur et les expérimentations Article 51 montrent la voie vers un système de santé plus intégré et efficient.